Il est presque 19h, la nuit depuis longtemps est venue sur la placette au milieu de laquelle trône la belle pompe manuelle. Madame commence de ranger ces petites bottes d’arachides fraîches. Elle en a vendu quelques-unes aujourd’hui et avec le petit salaire qu’elle reçoit pour son travail d’entretien du lieu, elle est satisfaite. Le repas ce soir sera bon.
Il ne reste qu’Aminata qui s’échine à pomper. Il lui faut presque sauter pour redescendre le levier et permettre à l’eau claire de remplir ses vieux bidons jaunes. De temps à autres, elle s’arrête pour laper dans le creux de sa main, la précieux liquide. Elle sourit. Elle est heureuse de ce que la pompe réduit de beaucoup la contrainte quotidienne de l’eau. Avant, elle faisait plus de 3 kilomètres pour remplir ses récipients. Tous les jours, à partir de 6h et le soir, comme maintenant, elle fait « le plein ».
Finalement, elle charge dans la petite carriole de guingois, les deux jerricanes de 25 litres. Elle règle son due à Madame, puis s’en retourne à la maison. Jusqu’à demain. Quand elle rentre chez elle, en passant par des ruelles étroites et des chemins défoncés par les pluies ruisselantes, la nuit est profonde. Dans la cour de la maison, ses petits frères s’amusent non loin d’un petit brasier. La mère achève de piler le mil pour la bouillie du lendemain. Une vielle marmite noircie continue de mijoter sur le feu de bois. C’est le repas du soir. Tout le monde a déjà soupé, c’est à son tour de s’alimenter quelque-peu. Comme tous les jours, un peu de riz bouilli.
Aminata, après avoir lavé son bol de plastique, rentre dans la case. La petite lampe tempête éclaire à peine la salle sombre. Sur le sol des nattes ont été déroulées. C’est là qu’elle dort, avec ses petits frères et sa mère. Le père a sa propre petite pièce, mais il est souvent absent. En ce moment, il est « au village » pour travailler les champs.
Aminata ne va pas à l’école. C’est trop tard pour elle. Alors elle fait tout pour que ses petits frères puissent s’y rendre. Aussi elle devra se lever de très bonne heure demain matin comme tous les jours, en même temps que ce coq au cri éraillé, avant même que l’aube ne se pointe. Elle balayera la cour, puis reprendra sa carriole et ses deux bidons, pour aller à la pompe, si possible avant tout le monde pour ne pas avoir à faire la queue trop longtemps. Elle a un rêve, Aminata. Elle aimerait bien pouvoir faire partie du groupe des femmes qui seront un jour sélectionnées pour être formées au maraîchage. Un petit jardin potager sera créé juste à côté de la pompe. Alors, si elle est prise, elle pourra cultiver des tomates bien rouges et de grosses courgettes et c’est elle qui ira les vendre au marché du village. En attendant, elle pompe et rempli ses bidons. Le soleil apparaît, un peu paresseux à l’horizon, de gros nuages s’amoncellent vers l’ouest. Il pourrait bien pleuvoir aujourd’hui se dit-elle. Et elle continue de rêver au potager qui bientôt verra le jour…
Nous croyons que…
La Solution :
UN PUITS PAR VILLAGE
Nous croyons que les gens, et pas uniquement l’eau, peuvent tout changer ! Lorsque vous parrainez le projet de forage au Burkina Faso, en Afrique, vous débloquez le potentiel de toute une communauté.
Les objectifs du projet Bouassa :
- Favoriser l’accès à l’eau de la population du quartier
2. Aider des familles et des enfants en grande précarité
3. Développer des activités économiques et de développement en relation avec l’accès à l’eau
4. S’inscrire dans le Plan de Développement de la Commune
5. Sensibiliser la population à une gestion économique de l’eau et à l’assainissement
6. Accompagner les enfants pour une meilleure hygiène corporelle