Il n’est pas forcément très vieux, mais c’est quand même un vieux chef. Il a été prévenu de notre arrivée. Nous garons le véhicule sous un immense arbre à karité, puis accompagné du pasteur Gustave, nous approchons d’un petit « apatam » – un abri de paille – sous lequel se trouve le vieux donc, et deux des dignitaires du village.
Sa maison est en fait une multitude de petites huttes qui sont reliées entre elles par un mur de pisé fraîchement refait. Devant une tout petit porte par laquelle il n’est possible de passer qu’en se mettant à genoux, se trouve le fétiche du lieu et dont le chef en est le médiateur. C’est une forme de femme zébu allongée en terre cuite e au pied de laquelle se trouve un petit autel de bois, souillé de plumes et de sang de volaille.
Le chef ne bouge pas de son siège. N’est pas chef qui veut ! Nous nous asseyons sur un banc de bois puis finalement commencent les salutations. Des poignées de mains sont échangées, ponctuées de « barka » discrets, comme en remerciement de l’intérêt porté aux familles, au travail, au village, aux ancêtres et à tout ce qui peut avoir un quelconque intérêt pour le chef…
Lui est vêtu sobrement, il porte un maillot qui fût blanc et à la gloire de la société d’électricité nationale. On nous explique qu’il parle et comprend parfaitement le français mais nous échangerons en langue vernaculaire avec la traduction de Séraphin. Nous lui expliquons donc notre projet de forage et de latrines dans le quartier à côté du nouveau petit marché. Il ne dit pas un mot et semble ne pas même réellement écouter, chassant quelques mouches inopportunes d’un geste las. L’explication s’achève. Un silence s’installe. Finalement, le vieux chef pas si vieux que ça, prend la parole et on réalise alors qu’il n’a absolument rien perdu de la communication. Il nous remercie chaleureusement pour notre initiative, explique combien beaucoup souffrent du manque d’eau dans le village et nous sollicite pour un autre projet qui lui tient à cœur… Il s’agit du barrage à proximité de Bouassa qui devait permettre une retenue d’eau importante pour les cultures vivrières, mais hélas, nous explique-t-il, un politique a détourné les fonds pour que le barrage soit construit sur sa circonscription. Il est triste le vieux et nous demande de garder cela à cœur.
Sans doute un projet à suivre celui que nous voulons premièrement accomplir !
Parce que nous croyons qu’il existe…
Une Solution : UN PUITS PAR VILLAGE
Nous croyons que les gens, pas uniquement de l’eau, peuvent tout changer ! Lorsque vous parrainez le projet de forage au Burkina Faso, en Afrique, vous participez à débloquer le potentiel de toute une communauté.