Ce dimanche après-midi, le soleil tape fort. Le ciel semble d’airain, mais peu importe, en cette saison, c’est tous les jours comme cela et les enfants ne manqueraient pour rien au monde la partie de football qui se déroule devant la porte de la petite église, construite en briques de terre cuite.

David et Tall ont rassemblé les enfants à la première heure de l’après-midi et ont constitué les deux équipes. Des cages sommaires  ont été posées à même le sol sous forme de vieux moellons brisés, et la petite foule bigarrée des spectateurs encadre ce qui sera le terrain. Le ballon, quant à lui, a beaucoup souffert et il a été raccommodé de nombreuses fois, mais il roule encore, pas droit certes, mais suffisamment pour que le match puisse débuter.

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Très vite, une épaisse poussière brune enveloppe le terrain et les enfants, il en devient difficile de distinguer les joueurs des spectateurs ! On cri, on rit, on se chamaille aussi, mais on est heureux surtout. On oublie un peu les corvées du jour, la dureté de la vie, les larmes du matin et du soir.

Dans la foule des petits, il y a Adama et Déborah. Ils se tiennent par la main pour ne pas se perdre et surtout comme pour s’accrocher à un zest d’espoir. Ils sont frères et sœurs. L’ainé a 8 ans et la petite fille en a 6. Ils ne perdent rien du match et encouragent joyeusement les grands qui se disputent le ballon. Les deux petits sont en guenilles, leurs visages sont gris de poussière et de ne pas avoir pu se laver. Quant à leur nez, à tous les deux, il coule et il colle. On m’a expliqué que ces enfants du village sont orphelins de père depuis 5 ans. Ils vivent seuls avec leur mère qui souffre de troubles mentaux. Et la vie, si on peut l’appeler la vie, est bien difficile pour eux tous. Très tôt le matin, avant d’aller à l’école du village, et pour autant que la maman a pu payer l’écolage du mois, Adama et Déborah partent avec quelques bidons de plastique, et avec comme d’autres, ils font la queue à la fontaine. Quand ils auront rempli d’eau leurs récipients et après les avoir déposés dans la petite cour de leur maison pouilleuse, ils fileront vite pour ne pas arriver trop en retard à l’école. Et là, au milieu de dizaines d’enfants qui leur ressemblent tant, ils tâcheront de ne pas s’endormir de fatigue et d’apprendre quelques mystères dont ils se demandent ce qu’ils en feront. Ils n’ont jamais pensé à l’avenir, le présent est bien trop lourd pour faire plus. Adama et Déborah ne mangent pas tous les jours, et parfois quand ils reviennent de l’école, affamés, ils trouvent leur maman, épuisée d’être allée récolter du sable au barrage pour le revendre au fabricant de briques, en pleine crise délirante et qui n’a qu’un lourd bâton pour accueillir ses enfants et les frapper de rage et de désespoir.

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Il ne leur reste que le dimanche pour « vivre ». Le matin ils se rendent à l’office religieux de la petite communauté protestante, ils y reçoivent de l’affection, chantent et dansent avec les autres enfants, et parfois, reçoivent un bout de pain. Ils resteront là, assis à l’ombre de l’église et attendront avec impatience le match de foot de l’après-midi. Trop heureux de ne pas rentrer à la maison…

Cette histoire est vraie, on nous la racontée trop souvent pour l’ignorer. Alors, Bouassa est devenu un peu « notre » village. Un jour nous apporteront un ballon de foot tout neuf, mais surtout on y creusera un forage par ce que nous croyons que…

La Solution:

UN PUITS PAR VILLAGE

 

Nous croyons que les gens, pas uniquement l’eau, peuvent tout changer! Lorsque vous parrainez le projet de forage au Burkina Faso, en Afrique, vous débloquerez le potentiel de toute une communauté